L’articulation temporo mandibulaire (ATM) est une articulation « suspendue ».

Elle sert principalement de guide aux mouvements mandibulaires, pas de point d’appuis.

Dès qu’elle perd ce statut, elle peut être mise en danger.

Quels sont les principaux perturbateurs fonctionnels qui peuvent entraîner ce changement de statut.

-La compression: Serrement dentaire, tensions musculaires, hyperactivité maxillo-faciale, …

Le serrement dentaire provoque une usure dentaire qui n'est pas normale. Il peut aussi provoquer une compression de l'ATM

Beaucoup de gens serrent les dents ce n’est pas pour autant qu’ils auront des problèmes .

Si des perturbations devaient se présenter, il est impératif d’en tenir compte ainsi que de tout autre perturbateur fonctionnel

Comme les deux patients présents, la plupart des patients se présentant au cabinet ne percevaient pas qu'ils serraient les dents.

 La Propulsion : La propulsion mandibulaire statique de compensation orthognatique.

La propulsion mandibulaire, due surtout à une rétro-mandibulie (non croissance osseuse de la mandibule), est très courante et pas toujours facile à mettre en évidence vu la tension musculaire que le patient a activé pour « retrouver » son occlusion.

Le problème est que le ménisque intra articulaire est propulsé avec souvent en plus une compression due à un serrement dentaire. Cette situation peut causer de la douleur et des difficultés dans l’ouverture buccale.

Le kiné HMTC mettra en route un relâchement maxillo-facial avec une tendance à la rétropulsion qui très souvent suffit à réharmoniser les ATM incriminées( si une intervention chirurgicale ou orthodontique devait être nécessaire due à une trop forte propulsion, overjet de plus de 1 cm, celle-ci pourrait se faire en toute quiétude sur un système maxillo-facial réharmonisé.)

-Position physiologique, alignement dentaire et articulation centrée.
-Rétro-mandibulie, mais articulation centrée ce qui est mécaniquement préférable.
Rétro-mandibulie "corrigée" par une propulsion mandibulaire ce qui met l'articulation en difficulté.

– Perturbation de la mécanique cervico-crânienne:

La posture cervico-crânienne peut influencer la dynamique mandibulaire, il faudra l’harmoniser, tant en étirant la musculature qui maintient la posture vicieuse qu’en tonifiant la musculature nécessaire à son nouveau maintien. (lire la suite)

-Parafonctions : Chiquer, machouiller des bics, se ronger les ongles,….

Quels sont les problèmes que peuvent entraîner ces dysfonctionnements

-Des douleurs articulaires spontanées ainsi qu’au mouvement de la mandibule.

Des « bruits » articulaires: Des claquements, craquements et autres grincements.

-Des perturbations de l’ouverture buccale, qui peuvent aller jusqu’au blocage de l’articulation.

-Des douleurs dans l’environnement proche qui peuvent être d’origine musculaire ou articulaire.

La réaction thérapeutique impliquera que l’on définisse pour chaque cas le ou les perturbateurs afin de les éliminer voire de diminuer fortement leur emprise sur la mécanique maxillo-faciale.

Traitement

Le traitement se déroulera en général en trois temps

1- Perception

Perception des mauvaises habitudes perturbatrices, il faut en moyenne 3 séances pour qu’un patient perçoive qu’il serre les dents, ensuite il y a les autres perturbateurs à percevoir.

Une fois ces perceptions engagées, il faut mettre en route les apprentissages pour les combattre.

2- réaction

Un fois les perurbateurs perçus, par le patient les apprentissages de correction pourront être mis en route pour décomprimer le système maxillo-facial et le libérer.

La thérapie manuelle qui sera mise en route sera toujours accompagnée, en même temps par le biofeedback pour accentuer les apprentissages de relâchement.

3- fixation des nouvelles habitudes

A ce stade, les séances seront plus espacées pour assurer une fixation des nouvelles habitudes dans le temps.

Que le patient consulte pour des perturbations douloureuses et/ou pour des problèmes d’intégrité de l’articulation qu’ils soient d’origine traumatique ou arthrosique, le traitement sera fort semblable si ce n’est qu’en cas de traumatisme on mettra plus vite l’accent sur la mobilisation.

Cependant, il ne faudra en aucun cas engager trop précocement une mobilisation active ou passive sur un système maxillo-facial en irritation, non encore suffisament libéré de ses perturbateurs.

Ce ne sera jamais une quelconque gymnastique qui libèrera une ATM, c’est sa décompression qui le fera.
Il est donc primordial de ne pas brusquer cette mandibule mais de l’harmoniser pour libérer ses mouvements.
En menant le traitement dans cette logique, une toute grande majorité des problèmes doivent disparaître.